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CECI N’EST PAS (TOUT À FAIT) UN PULL MARIN

Souvent désigné comme un « pull marin », le chandail breton mérite que l’on s’attarde sur son histoire réelle. Ni entièrement maritime, ni strictement folklorique, il incarne une évolution textile singulière, entre nécessité pratique et symbole culturel. Voici quelques repères pour mieux comprendre ce vêtement et la façon dont Dreistden en propose aujourd’hui une lecture contemporaine.

LE CHANDAIL, VÊTEMENT TECHNIQUE DU XIXe

Le mot « chandail » vient de l’expression « marchand d’ail », apparue au XIXe siècle à Paris pour désigner certains vendeurs de denrées, notamment d’ail, aux Halles, qui portaient des tricots robustes pour affronter le froid. Mais le tricot de laine, lui, a des racines plus anciennes, notamment dans les régions côtières.

En Bretagne, ces tricots furent peu à peu intégrés dans les usages locaux, parfois portés par des marins (sans pour autant constituer un uniforme naval officiel), et adaptés par les fabricants aux réalités du climat et du travail.

Progressivement, le chandail s’est diffusé dans l’ouest de la France, où il complétait souvent la garde-robe domestique ou remplaçait la vareuse. Sa laine, encore brute, dans des tons naturels ou teinte selon les moyens disponibles, n’était ni douce ni raffinée.

Halles centrales de Paris – XIXe siècle – © Bibliothèque nationale de France

UNE CONCEPTION FONCTIONNELLE, DEVENUE ICÔNE

Le col boutonné, aujourd’hui emblématique du « pull marin », était à l’origine une solution pratique pour enfiler un tricot ajusté sans solliciter excessivement les coutures ou le col. Les boutons sur l’épaule répondaient d’abord à un besoin pratique, avant d’acquérir la valeur esthétique que nous leur reconnaissons aujourd’hui.

Au fil du XXe siècle, avec la valorisation de l’imagerie bretonne auprès du public français et international, ce chandail est devenu une icône culturelle. La mode, le tourisme, puis le marketing ont consolidé l’expression « pull marin » pour désigner ces pulls à col boutonné, souvent bleus, souvent rayés, mais déjà bien éloignés de leur usage d’origine.

Voilà pourquoi parler de « pull marin » aujourd’hui revient à s’inscrire dans une tradition interprétée. Ce n’est pas inexact, mais ce n’est pas l’ensemble de l’histoire.

Document issu du magazine hebdomadaire Elle, numéro 60, daté du 16 avril 1946. © Bibliothèque nationale de France

PERCEVAL, UNE RÉINTERPRÉTATION CONTEMPORAINE

Chez Dreistden, nous préférons parler d’un chandail revisité. Le pull Perceval s’inspire de ces pièces à col boutonné qui ont traversé les décennies, mais en propose une lecture plus contemporaine.

Il est tricoté dans une laine Mérinos, fine et douce. Sa coupe est épurée, sans surpiqûres contrastées, sans rayures. Notre pull se distingue aussi par l’ajout d’un bord-côte à la taille, qui lui confère une assise nette et élégante, contrastant avec la coupe droite caractéristique des pulls marins traditionnels.

Le pull Perceval, par Dreistden

Le modèle Perceval ne cherche pas à reproduire une image figée du passé, mais à prolonger une forme dans un contexte actuel. C’est une pièce pour celles et ceux qui recherchent une sobriété intemporelle, associée à la praticité du col boutonné.